Origine
Le GIReP est né fin des années 80, suite au refus, par un fonds de recherche, d’un projet de recherche participative relative à la pauvreté : le comité de sélection avait estimé qu’une participation active du public cible n’était pas compatible avec l’objectif d’une recherche scientifique.
Pourtant, lors d’une conférence sur la pauvreté à la Sorbonne à Paris, Joseph Wrésinski (fondateur d’ATD Quart Monde), avait appelé le monde scientifique à travailler en partenariat avec des ‘experts d’expérience’, pour casser ensemble les préjugés sociaux relatifs à la pauvreté. Ces préjugés sociaux, disait-il, empêchent les pauvres de réfléchir à leur propre situation et de contribuer à une compréhension plus juste de celle-ci. En réalité, il y avait aussi dans ce discours une critique sous-jacente, à savoir que la recherche superficielle alimente souvent elle-même de tels préjugés au lieu de mettre en lumière les véritables causes de la pauvreté. Le ‘croisement’ du savoir académique avec le savoir du vécu des personnes en situation de pauvreté (et celui des professionnels de divers domaines) est la priorité essentielle du GIReP.
Objectifs
Outre cet objectif principal – la recherche participative sur la pauvreté – la création du GIReP est aussi motivée par la nécessité de travailler la thématique de la pauvreté en réseau : tous les chercheurs intéressés ont intérêt à bien se connaître, au-delà des frontières linguistiques, des diverses disciplines … vu la complexité de la problématique de la pauvreté.
Et enfin, les chercheurs veulent aussi, via le GIReP, faire entendre leur voix auprès des responsables politiques, en particulier en période d’économies et de durcissement des politiques.
Activités
C’est ainsi qu’une première publication commune, intitulée ‘La connaissance des pauvres’ (red. Pierre Fontaine, Academia-Bruylandt) a vu le jour en 1996. Plus tard, un certain nombre de membres du GIReP ont participé au projet ‘croisement des savoirs’ qui a abouti en 1999 à la publication intitulée ‘Le croisement des savoirs. Quand le Quart Monde et l’Université pensent ensemble’, (Groupe de recherche Quart Monde – Université, Ed. de l’Atelier / Ed. Quart Monde).
Le GIReP a aussi travaillé, en collaboration avec le Service de lutte contre la pauvreté, à une recherche participative sur les indicateurs de pauvreté. Celle-ci a donné lieu à un rapport publié en 2014, intitulé : Une autre approche des indicateurs de pauvreté : recherche-action-formation.
Durant la même période, à la demande du ministre de l’Intégration sociale, un état de la recherche sur la pauvreté des enfants a été réalisé (K. Steenssens, M.-L. Aguilar, B. Demeyer en P. Fontaine, Kinderen in armoede. Status quaestionis de la recherche scientifique pour la Belgique, Bruxelles : SPP Intégration sociale, 2008).
En janvier 2017, le GIReP, élargi à de nouveaux membres, s’est réuni à nouveau pour voir comment relancer les activités. Une deuxième réunion a eu lieu le 30 mai 2018.
Contact
Willy Lahaye
Université de Mons, Département d’études et d’actions sociales
18 Place du Parc, 7000 Mons
Tel. +32 65 37 31 58